B. de Grañén

D’après le retable de Blasco de Grañén, Albalate del Arzobispo c.1437-1439 (Musée de Saragosse, Espagne)

Diapason de 62 cm, 4 chœurs, 9 côtes en poirier ondé. Frettage simple ou doublé (pour un effet type « harpion »), tête ajourée, rosaces rapportées en épicéa et parchemin, chevalet en prunier, chevilles et touche en cormier rouge.

Luth médiéval Blasco de Granen - medieval Lute - Mittelalterliche LauteLuth médiéval Blasco de Granen - medieval Lute - Mittelalterliche Laute 12Luth médiéval Blasco de Granen - medieval Lute - Mittelalterliche Laute 13Luth médiéval Blasco de Granen - medieval Lute - Mittelalterliche Laute 14

  • Note concernant le frettage doublé :

Omniprésent dans les représentations de harpes médiévales dès le XIIIe siècle, le harpion est une petite pièce venant heurter la corde à sa base sans en changer la longueur vibrante. Il en résulte une modification du spectre harmonique qui se densifie et se distord (voir à ce sujet les travaux du facteur Yves D’Arcizas). Cet élément essentiel dans l’esthétique sonore de la fin du moyen âge et de la renaissance se retrouve notamment, via d’autres procédés, sur la trompette marine, la vielle à roue ou le harpichordum.

Il semblerait que les luths, régulièrement représentés aux cotés de harpes à harpions, n’aient pas échappé à cette pratique, peut-être par imitation. Lorsque l’on ajoute une seconde ligature assez proche de la première frette d’un luth, il est possible d’obtenir un effet similaire au harpion par ajustements successifs. Ce frettage double est attesté par l’iconographie au XVe siècle et existait certainement plus tôt, même si parfois difficilement observable. Il en existe également une mention dans le manuscrit de Vincenzo Capirola (c.1517) où la pratique est très explicitement décrite.

Le luthiste Bor Zuljan a le premier expérimenté cette technique au luth renaissance « à harpions » sur un enregistrement (Dulces Exuviae – Josquin – Adieu mes amours – Ricercar). Le résultat est indéniablement pertinent.

Granen 4